En Palestine sacrifiée, cette “ banalité du mal ” qui nous renvoie à nous-mêmes
Daniel Vanhove
Le Grand Soir
Nous savions. Tous, nous savions. Tous, nous avions les informations. Il suffisait d’avoir le courage de les prendre en compte, et de les confronter aux récits mensongers du régime colonial sioniste. Mais, régulièrement alimentés par le rappel culpabilisant des crimes commis à l’encontre des juifs sous le régime nazi, nous avons manqué de ce courage.
Nous n’avons pas produit le travail élémentaire de sortir de ce sordide amalgame élaboré par les stratèges sionistes se servant du génocide nazi, et d’en démêler les plans. Le sentiment de honte absolue face aux horreurs du régime nazi et de ses collabos nous a submergés, aveuglés, et paralysés. Ce qui se déroule depuis des décennies en Palestine occupée aurait dû non seulement nous alerter au plus haut point, mais de suite nous mobiliser tant collectivement qu’individuellement. D’autant qu’existent quantité d’informations sourcées ramenées par ceux qui se sont rendus sur place et en ont témoigné. De l’anonyme bénévole, aux ONG les plus en vue. Or, à quoi avons-nous assisté ? A de très modestes réactions sur la forme, mais jamais aucune sur le fond. Nos responsables politiques ont multiplié les réunions internationales, les sommets de façade et autres ballets diplomatiques accouchant de déclarations timorées et consensuelles. Mais sans prendre la moindre décision contraignante pour tuer dans l’œuf une idéologie mortifère qui a eu toute latitude pour se développer et en arriver par ses intrigues odieuses, au génocide actuel que personne n’arrive plus à arrêter. Nous n’avons aucune excuse.